Marcel Bleustein-Blanchet s'est éteint à l'age de 89 ans à Paris. Jacques Chaban-Delmas l'avait qualifié de "rebelle au désespoir". Avec cet homme, fondateur du groupe Publicis en 1926, c'est un visionnaire des médias et de la pub qui disparaît. Un amoureux de la communication au sens premier du terme. Il dirigeait, à bientôt 90 printemps, un groupe publicitaire de 7000 personnes qui se classe au deuxième rang français et européen.

Mais au-delà de cette réussite économique incontestable, de sa formidable prescience du devenir des médias, de son insatiable curiosité et de son constant souci d'aider les jeunes, il a surtout était une preuve tangible que la persévérance, alliée à une imagination constructive, font des miracles. Tout le monde connaît l'histoire de son empire plusieurs fois réduit à néant qu'il a du rebâtir. Chacun sait la finesse de son jugement et l'acuité de sa plume. Tous reconnaissent son rôle de pionnier à la radio, à la télévision, pour la crédibilité des sondages et la naissance de la communication politique. Connu, reconnu, apprécié, il n'est pourtant jamais entré en politique, se refusant à sacrifier son indépendance d'esprit à une quelconque chapelle, fut-elle celle du pouvoir le plus important.

C'était un travailleur infatigable, mais pas un de ces bûcheurs pénibles qui peignent leur vie en gris. Son travail c'était communiquer. Communiquer pour lui, c'était aimer. Il fait partie de ces gens de qui l'on dit instinctivement qu'ils ont eu une belle vie. Le père de pub est mort, souhaitons à tous ses fils de pub la même intelligence du coeur.
M.V

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